Saint Laurent du Maroni 1
Nous avons profité des vacances de février (appelées ici vacances de carnaval) pour aller passer 3 jours à l'autre bout de la guyane, à Saint Laurent du Maroni.
Saint Laurent du Maroni, sous-préfecture de la Guyane, est situé à 253 km à l'ouest de Cayenne (3 à 4 heures de route), un peu derrière l'embouchure du Maroni, face au Surinam. La ville fut un lieu de déportation pour les condamnés aux travaux forcés sous la révolution française.
Nous sommes partis avec deux couples d'amis et leurs enfants, ce qui faisait un total de 9 enfants pour 6 adultes!
A notre arrivée, nous sommes allés à Saint Jean du Maroni, qui est un lieu-dit de Saint Laurent, situé à 17 km au sud, le long du Maroni.
Là, nous avions rendez-vous avec un piroguier pour une ballade sur le fleuve et la découverte de villages amérindiens.
Après de longues minutes d'attente, le piroguier arrive enfin... en scooter! Nous commençons par nous demander où est la pirogue, puis, on s'aperçoit qu'il porte quelque chose dans les bras: un Paresseux!!! Il nous explique que c'est un bébé qu'il a trouvé sur la route. Il l'a ramassé pour lui éviter de se faire écraser. Il est adorable, mais reste sauvage, il ne faut donc pas trop l'embêter. Quoi qu'il en soit, les enfants (et les plus grands aussi!) sont aux anges!
Le piroguier pose la bestiole sur la balustrade, et nous dit qu'il revient avec sa pirogue!
Le paresseux portant bien son nom, il ne se déplace que de quelques dizaines de centimètres avant que notre guide ne nous rejoingne, en pirogue!
Il nous explique que le paresseux va venir avec nous, et qu'on va le relacher dans la forêt.
Tout le monde s'installe, et nous voilà partis.
Nous avons finalement 2 guides qui nous expliquent beaucoup de choses sur la mangrove, les arbres...
Les abords du fleuve sont magnifiques. Nous voyons des arbres superbes!
Des moutouchis marécage
Un Palétuvier
Nous avons aussi vu tout un tas de lianes, magnifiques!
Celle-ci s'appelle Liane tortue
Au bout d'un moment, il est enfin temps de relacher notre passager "clandestin". Ca fait déjà plusieurs fois qu'il tend ses "bras" en direction des arbres, se penche, et manque de tomber à l'eau...
Au revoir petit paresseux!
Puis, nous arrivons dans un village noir-marron. Les Noirs Marrons désignent en Guyane et au Surinam, les descendants des esclaves noirs qui se sont révoltés et enfuis des plantations avant l'abolition de l'esclavage. Ils sont surtout originaires d'Afrique occidentale. Ce village vit de la fabrication de pirogues. Notre guide nous a expliqué toutes les étapes de cette fabrication. Je vais essayer de vous donner les principales (ou plutôt celles que j'ai retenues!).
Une fois les arbres coupés, ils sont creusés avant d'être emmenés au village. Là, on les laisse tremper dans l'eau.
Après quelques temps, on y met le feu, et on les gratte pour les creuser un peu plus. Puis, on écarte les bords de la pirogue, à l'aide de bouts de bois très dur (du wapa).
Enfin, Il faut ajouter des morceaux pour l'avant et l'arrière pour la proue et la poupe. Très haut à l'avant pour passer les sauts (ici, les rapides sont appelés des sauts), et plus bas à l'arrière pour y fixer le moteur.
Pour terminer, on fait les finitions: on fixe des morceaux de bois sur les parties latérales pour réhausser les côtés de la pirogue. L'étanchéité est faite à l'aide de carton (et oui!) et de morceaux de métal. On voit ci-dessous ces morceaux de carton.
Cet homme était en train de travailler, quand nous entendons tout à coup une musique, qui ressemble étrangement à une sonnerie de portable! Effectivement, il est allé répondre, et a discuté 5 minutes avant de se remettre au travail. C'est hallucinant, nous sommes perdus au milieu de nulle part, et là aussi, il y a des portables!!!
Puis nous avançons dans le village.
Voici un pressoir à cane à sucre.
Un peu plus loin, une dame et ses enfants sont en train de peler et laver le manioc. La plus grande des 2 filles, qui devait avoir 6 ou 7 ans, avait un grand couteau, et pelait son manioc, de façon super précise (en tout cas, beaucoup mieux que moi avec un tel couteau!).
Voici une "couleuvre". C'est une vannerie tubulaire allongée, pourvue d'une boucle à chaque extrémité. On y introduit le manioc réduit en poudre, et on l'étire pour presser la pâte et en exprimer le jus toxique (cyanure).
En nous approchant plus près de leur carbet, nous avons découvert un bébé, assis par terre, qui attendait sagement, sans bouger.
Ce petit bout était mignon comme tout!
Un peu plus loin, un pommier d'amour. Cette couleur rose était absolument magnifique!
Mais il est temps de repartir, pour la suite de la ballade.
Nous traversons le Maroni pour accoster côté Surinam. Nous arrivons dans un village amérindien.
Là, les villageois fabriquent des bijoux avec des graines ramassées dans la forêt. Ils les exposent dès qu'une pirogue arrive, pour les touristes que nous sommes.
Puis nous arrivons devant un cacaoyer!!! L'arbre qui donne les cabosses à partir desquelles on fait du chocolat. Hmmmmmmm!!!!!!
Cet arbre produit des fruits énormes, qui ressemble à des ballons. On les appelle des calebasses. La calebasse est coupée en deux, puis une fois vidée et séchée, l'écorce est gravée et utilisée en décoration, corbeille à fruits...
Non non, Nathanaël n'a pas rapetissé!!!
Voici un arbre qui a beaucoup plu aux enfants: le roucou. Il donne des fruits à l'intérieur desquels on trouve le rocou. C'est un colorant rouge, que les indiens utilisent en particulier en peinture corporelle.
Voilà le résultat...
Un peu plus loin, nous arrivons devant un maison sur laquelle est accrochée une peau de puma. Le guide nous explique que l'habitant de cette maison a tué ce puma il y a quelques temps.
Et voilà, la ballade est terminée, il est temps de rentrer.
Petite surprise à notre arrivée à Saint Jean...
Oups! Nous sommes partis à marée basse, mais la marée finit toujours par remonter!!! Il était temps qu'on arrive, car 1/2 heure de plus, et le scénic était transformé en pirogue!!!
Et voilà, notre première journée est terminée. La suite de notre périple dans quelques jours.